Anatomie pathologie

Le travail des spécialistes en anatomie pathologique consiste à examiner, à l’œil nu et au microscope, les organes, les parties d’organes, les tissus et les cellules pour y rechercher un cancer, confirmer sa présence ou déterminer ses caractéristiques (son extension, son agressivité, son caractère héréditaire…). Le rôle de cette spécialité médicale dans la prise en charge des patients est primordial car ce sont les caractéristiques du cancer qui vont déterminer le traitement.

Apport

Au moment du diagnostic, l'examen anatomo-pathologique porte sur des petits fragments de tissus, appelés biopsies, qui ont été prélevés par endoscopie (tube introduit dans une cavité comme l'estomac, les bronches, le côlon ou la vessie, permettant de réaliser des prélèvements grâce à une petite pince située à son extrémité) ou sur du matériel provenant de ponctions réalisées à l'aide d'une aiguille. Le simple brossage ou le frottis suffisent parfois à prélever les cellules nécessaires à l'examen au microscope, comme dans le cas du frottis gynécologique. Ce dernier illustre l'importance de l'anatomo-pathologie dans le dépistage de certains cancers.

Après l'intervention chirurgicale, c'est l'anatomo-pathologiste qui reçoit la pièce opératoire et examine en détail la tumeur que l'intervention a permise d'ôter. C'est lui qui recherche ensuite au microscope, après avoir fait les prélèvements adéquats, tous les éléments importants qui permettent d'établir l'agressivité du cancer. Enfin, l'examen anatomo-pathologique contribue au contrôle de la qualité des traitements chirurgicaux pendant et après l'intervention: il permet notamment d'orienter le geste chirurgical et de s'assurer que l'ablation d'un cancer a été complète.

La contribution de l'anatomo-pathologie dans l'approche diagnostique et thérapeutique du cancer est majeure et déterminante à plusieurs stades de la maladie cancéreuse.

Organisation

Aux Cliniques universitaires Saint-Luc, l’avancée des connaissances a conduit les anatomo-pathologistes à se spécialiser et à se sectoriser sur base des différents types de tumeurs traitées par l’Institut Roi Albert II. Cette organisation leur permet d’être à la pointe des connaissances dans le domaine de la cancérologie auquel ils consacrent l’essentiel de leur activité en restant en permanence au fait des progrès les plus récents et en fournissant ainsi à leurs interlocuteurs cliniciens les éléments clés pour prodiguer des soins conformes aux standards les plus actuels.
Les anatomo-pathologistes se situent à la croisée de plusieurs chemins. Ils travaillent en étroite collaboration avec les médecins qui ont réalisé les prélèvements des organes ou tissus examinés au microscope (gastro-entérologues, pneumologues, gynécologues…) et avec les médecins spécialisés dans les traitements du cancer (chirurgiens, chimiothérapeutes, radiothérapeutes, …). A l’Institut Roi Albert II des Cliniques universitaires Saint-Luc, cette collaboration s’inscrit notamment dans le cadre des réunions multidisciplinaires hebdomadaires où les spécialistes de ces différents domaines mettent en commun leur savoir et leurs observations pour apporter aux patients les soins les plus appropriés et établir un traitement spécifique à chaque cas, en fonction du profil de la tumeur que le pathologiste communique lors de ces réunions.

Recherche

En plus des caractéristiques macroscopiques et microscopiques, de nombreuses recherches en anatomie pathologique visent aujourd’hui à mieux définir la nature des tumeurs. Ainsi, des outils de plus en plus performants permettent aux pathologistes d’identifier au microscope les protéines dont la production par certains gènes est associée à une évolution plus ou moins favorable de la tumeur. Les progrès réalisés dans ce domaine ont ainsi conduit à la découverte d’un grand nombre de protéines ou marqueurs permettant de mieux caractériser et préciser la nature d’une tumeur et d’en apprécier le comportement et le potentiel évolutif. Parfois, les marqueurs ont un impact sur le suivi des autres membres de la famille: leur présence conduit à suspecter un caractère héréditaire au cancer et une consultation s’impose alors au Centre de Génétique Humaine. Dans d’autres cas, ces marqueurs sont mis à profit pour prédire l’efficacité des traitements. Leur identification contribue donc également à l’optimisation de la prise en charge des patients. Le laboratoire d’anatomie pathologique des Cliniques universitaires Saint-Luc est capable d’identifier près de trois cents marqueurs différents dont la majorité concerne la nature et le comportement des tumeurs.

Dans le cadre de la lutte contre le cancer, le service d’anatomie pathologique est aussi impliqué dans les études évaluant l’efficacité des nouveaux traitements. Son volume d’activité permet la conservation d’une quantité importante de prélèvements dits résiduels conservés dans une biobanque. Ce matériel est utilisé, avec le consentement du malade, dans le cadre des activités de recherche. Pour en savoir plus sur notre biobanque, cliquez-ici.

Le service d’anatomie pathologique des Cliniques universitaires Saint-Luc prend une part active dans l’élaboration de recommandations nationales et européennes qui établissent les standards de qualité requis pour l’examen anatomo-pathologique. En effet, cet examen doit se dérouler en suivant une procédure précise et standardisée, notamment en ce qui concerne le mode et le nombre de prélèvements, les mesures à effectuer, la description des lésions, … Ces recommandations sont appliquées dans notre service d’anatomie pathologique pour tous les types de cancer.