Cancer du rein

Aperçu/Epidémiologie

Les reins sont deux organes qui filtrent le sang en vue d’éliminer les déchets toxiques qui s’accumulent dans le sang. Ces déchets sont éliminés dans l’urine qui s’écoule des reins dans la vessie par les uretères.

Le cancer du rein est un cancer peu fréquent; en Belgique, 1.800 nouveaux cas sont diagnostiqués annuellement. Le cancer du rein peut se développer à tout âge mais est surtout diagnostiqué entre 50 et 70 ans. Le cancer du rein le plus fréquent est un adénocarcinome (90% des cancers du rein), appelé également hypernéphrome ou carcinome à cellules claires.

Le cancer du rein apparaît souvent suite à une anomalie dans une protéine, appelée Von Hippel Lindau, qui régule la formation des vaisseaux (processus appelé Angiogenèse). Dans 95% des cancers du rein, cette protéine Von Hippel Lindau est dysfonctionnelle, résultant alors en une formation excessive et non contrôlée de vaisseaux sanguins qui alimentent en oxygène et aliments des cellules devenues cancéreuses. Ces vaisseaux sanguins participent alors à la croissance du cancer et à la propagation de métastases.

Symptômes

Le cancer du rein grandit généralement en ne donnant que peu fréquemment des symptômes. Il est souvent diagnostiqué de manière fortuite, à l’occasion d’un examen radiologique abdominal (scanner ou échographie). Comme ces examens sont très souvent utilisés par les médecins aujourd’hui plus de 50% des cancers sont diagnostiqués à un stade très localisé et donc guérissables.

Quand les cancers grandissent, les symptômes les plus fréquents sont la présence de sang dans les urines, une perte de poids, et/ou une douleur abdominale.

Traitements

Cancer localisé

Les petits cancers de moins de 3 cm peuvent dans la plus part des cas êtres surveillés par scanner, IRM, ou échographie. En cas de doute une biopsie peut être réalisée.

Si la tumeur est plus volumineuse mais reste néanmoins localisée au rein, le traitement de référence est la chirurgie. Dans la mesure du possible, le chirurgien n’enlèvera que la tumeur pour préserver un maximum le tissu rénal. On parle alors de néphrectomie partielle. Cette intervention autrefois assez lourde est aujourd’hui simplifiée par l’utilisation d’un robot chirurgical DA VINCI. Parfois, si la tumeur est trop volumineuse ou qu’elle envahit les cavités excrétrices, alors il faut se résoudre à enlever tout le rein, on parle alors de néphrectomie totale.

Dans certains cas la chirurgie n’est pas envisageable ou le patient n’est pas en excellent état général. On peut alors procéder à une ablation percutanée par ultrasons en insérant au travers de la peau une aiguille dans la tumeur. Ce traitement se fait sous contrôle radiologique.

 

Cancer avancé

Lorsque le cancer est avancé ou inopérable, d’autres traitements innovants sont proposés:

  • Les inhibiteurs de l’angiogenèse sont des molécules inhibant le processus d’angiogenèse, c’est à dire détruisant les vaisseaux alimentant les cellules cancéreuses. Ces médicaments s’administrent de façon orale et, bien que correctement tolérés, nécessitent un suivi réguliers. Des effets secondaires de types fatigue, aphtes et diarrhées peuvent apparaître et sont en général facilement gérables. Ces anti-angiogéniques peuvent aussi avoir un impact sur les vaisseaux sains; il est donc important de surveiller la tension artérielle, la survenues de phénomènes de saignements, de phlébites, etc. Plusieurs molécules sont disponibles (Sutent®, Votrient®, Inlyta®, Cabometyx®, Afinitor®, …).

 

IRA II  : Cancer du rein : Mécanisme d’action des agents anti-angiogéniques
Mécanisme d’action des agents anti-angiogéniques

 

 

  • L’immunothérapie a révolutionné l’oncologie en générale et est couramment utilisée dans le cancer du rein. Notre système immunitaire est à la base capable de reconnaître et détruire les cellules cancéreuses grâce à nos globules blancs (lymphocytes et macrophages)

 

IRA II  : Cancer du rein : Mécanisme d’action de l’immunothérapie
Mécanisme d’action de l’immunothérapie

 

 

  • Cependant, les cellules cancéreuses peuvent s’adapter et développer des mécanismes de défense face à notre système immunitaire, se rendant ainsi invisibles face aux globules blancs (ce qu’on appelle l’échappement immunitaire). Un des mécanismes développé par les cellules cancéreuse est de présenter à leur surface un récepteur « checkpoint » (une protéine qui se lié à une autre) appelé PD-L1, PD-1 ou CTLA-4. Cette protéine présente va se lier aux globules blancs et les inactiver. Le but de l’immunothérapie est donc de restimuler le système immunitaire afin qu’il soit de nouveau capable de reconnaître et détruire les cellules cancéreuses. Il s’agit d’anticorps qui vont spécifiquement reconnaître ces checkpoint immunitaires et les empêcher d’inactiver les globules blancs. De nombreuses moélcules sont disponibles (Opdivo®, Keytruda®, Tecentriq®) et d’autres sont à venir. Ces molécules s’administrent de façon intraveineuse toutes les 2 à 3 semaines. Même si ces molécules sont bien tolérées, il faut prendre garde aux effets secondaires de type auto-immun. En effet, le système immunitaire excessivement stimulé sous l’effet de l’immunothérapie peut se retourner contre son hôte et provoquer de nombreux phénomènes inflammatoires soit généraux soit dirigés contre un organe en particulier(diarrhée, rash cutané, troubles  de la fonction de la thyroïde ou du foie, ..).

 

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  • Depuis peu, nous utilisons des combinaisons de traitements (anti-angiogéniques + immunothérapies), ce qui confère une meilleure efficacité mais nécessite un suivi réguliers au vu des effets secondaires qui peuvent apparaître. Nos infirmières coordinatrices sont formés afin d’assurer un suivi régulier et traiter ces effets secondaires en cas d’apparition ; une prise en charge précoce permet en effet de pouvoir plus facilement les gérer. Nous suivons évidemment les recommandations des sociétés nationales et internationales.  (Figure 4 Recommandations de l’ESMO 2020 pour le traitement du cancer du rein avancé
    IRA II  : Cancer du rein : Recommandations de l’ESMO 2020 pour le traitement du cancer du rein avancé
    Recommandations de l’ESMO 2020 pour le traitement du cancer du rein avancé

     

 

La recherche et la qualité des soins

La recherche est importante dans ce cancer encore méconnu. Nous participons à de multiples essais cliniques internationaux évaluant l’efficacité de nouvelles molécules qui, à l’avenir, pourront devenir de nouveaux standards thérapeutiques. Des premiers cas de disparition complète de métastases ont été décrits avec ces thérapies; encourageons donc la recherche médicale !

Nous sommes là pour vous aider à travers ces différentes étapes qui vont du dépistage au traitement. Chaque spécialiste (urologue, radiologue, oncologue, radiothérapeute) a un rôle spécifique dans cette prise en charge. Fort heureusement, nos infirmières coordinatrices permettent un accompagnement personnalisé du patient d’une spécialité à l’autre, étant disponibles pour répondre aux moindres questions et assurant un suivi de qualité tout au long du traitement, une présence en cas de questionnement et une aide en cas de problème. Une aide psychologique est également proposée systématiquement afin de soutenir tout patient dans les difficultés rencontrées au cours de ce périple. Chez les patients âgés, une évaluation gériatrique est réalisée systématiquement. Si celle-ci met en évidence des fragilités, des interventions gériatriques et une modulation du traitement du cancer sont proposées avec la collaboration de nos collègues gériatres, afin d'assurer une prise en charge adaptée et personnalisée du patient.

Contact

 

Pour toute information complémentaire ou demande de rendez-vous, vous pouvez prendre contact avec une Coordinatrice de Soins en Oncologie  au + 32 2 764 35 44.

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