Cancer de la vessie

Aperçu/Epidémiologie

Les cancers de l’arbre urinaire, ou carcinomes urothéliaux, peuvent se développer dans la vessie ou dans les uretères.

La vessie collecte l’urine provenant des 2 reins grâce aux uretères ; elle se situe dans la partie inférieure de l’abdomen, juste derrière le pubis. Environ 2.500 nouveaux cas de cancers de la vessie sont diagnostiqués en Belgique chaque année. Ce cancer est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes et se diagnostique en général après l’âge de 60 ans. Le tabac est le principal facteur de risque; une exposition prolongée à des produits toxiques (industries fabriquant des peintures, du textile, des colorants pour textile, du caoutchouc, des matières plastiques...) augmente également le risque d'un cancer de la vessie. D’autres facteurs de risque peuvent parfois être retrouvés, tels que l’hérédité, des irritations chroniques de la vessie, des infections à répétition,…

Les carcinomes urothéliaux se développent initialement dans la muqueuse de la vessie (la couche la plus superficielle de la vessie) ou des uretères ; la vessie est le site le plus fréquemment atteint, alors que le carcinome urothélial de l’uretère reste rare. Les carcinomes urothéliaux de la vessie peuvent se développer de façon superficielle, n’infiltrant pas le muscle de la vessie. Ces tumeurs superficielles, si elles ne sont pas traitées rapidement et complètement, s’étendent en profondeur et infiltrent alors le muscle vésical. Un cancer envahissant le muscle peut rapidement se propager en dehors de la vessie et envahir les ganglions situés autour de la vessie ou envoyer des cellules cancéreuses à distance (métastases).

Symptômes

Le cancer de la vessie se déclare souvent par la présence de sang visible dans les urines. Ce symptôme, qui peut également être observé dans d’autres pathologies, impose une consultation dans les meilleurs délais. Une cystoscopie sera alors réalisée et en cas de lésion suspecte, une biopsie sera réalisée afin de prélever du tissu afin de l’analyser.

Les résultats de la biopsie confirmeront le diagnostic de carcinome urothélial de la vessie et préciseront s’il s’agit d’un cancer superficiel ou d’un cancer infiltrant le muscle de la vessie.

Traitements

Les cancers de vessie superficiels sont traités par résection endoscopique (c’est à dire par cystoscopie, à l’intérieur de la vessie et en laissant la vessie en place). Ces résections peuvent être suivies d’injections, toujours à l’intérieur de la vessie, de produits de chimiothérapie ou de produits inflammatoires tels que le bacille de Calmette et Guerin (BCG) dont le but est, à l’instar de l’immunothérapie, de provoquer une réaction inflammatoire importante afin de stimuler les globules blancs à détruire les cellules cancéreuses résiduelles. Ces tumeurs de vessie nécessitent une surveillance rapprochée par cystoscopie à intervalles réguliers.

Lorsque le cancer envahit le muscle de la vessie, le traitement est plus complexe et nécessite plusieurs étapes. La première étape consiste en l’administration d’une chimiothérapie, un produit d’administration intraveineuse tuant les cellules à prolifération rapide, afin de diminuer le volume tumoral et de tuer les cellules cancéreuses potentiellement échappées. Après la chimiothérapie, un traitement radical de la vessie doit être envisagé; il s’agit soit d’une résection chirurgicale complète de la vessie (cystectomie) avec dérivation des urines à la peau via une stomie ou avec construction d’une ‘néo-vessie’. Une alternative à la chirurgie peut être la radiothérapie de la vessie, c’est à dire l’administration quotidienne pour une durée déterminée de rayons centrée sur la vessie entière en association avec de la chimiothérapie. Ces différentes options sont discutées en concertation multidisciplinaire oncologique (CMO) où se réunissent les experts impliqués dans la prise en charge des cancers de la vessie, afin de définir la meilleure stratégie. Ces différents types de traitement (chirurgie/ radiothérapie, stomie/ néovessie) doivent faire l’objet d’une longue discussion avec votre médecin et ne peuvent être proposés systématiquement au patient.

En présence de métastase à distance, donc en cas de cancer avancé, la chirurgie n’est pas envisagée en première intention et un traitement diffusant dans l’entièreté du corps est préféré.  Deux options sont donc possibles, chimiothérapie ou immunothérapie; ce choix sera décidé en fonction des caractéristiques du cancer lors de la biopsie.

L’immunothérapie a révolutionné l’oncologie en générale et est couramment utilisée dans le cancer du rein. Notre système immunitaire est à la base capable de reconnaître et détruire les cellules cancéreuses grâce aux globules blancs et macrophages. Cependant, les cellules cancéreuses peuvent s’adapter et développer des mécanismes de défense face à notre système immunitaire, se rendant ainsi invisibles face aux globules blancs (ce qu’on appelle l’échappement immunitaire). Le but de l’immunothérapie est donc de restimuler le système immunitaire afin qu’il soit de nouveau capable de reconnaître et détruire les cellules cancéreuses. Ces molécules s’administrent de façon intraveineuse toutes les 2 à 3 semaines. Même si ces molécules sont bien tolérées, il faut prendre garde aux effets secondaires de type auto-immun (diarrhée, rash cutané, troubles  de la fonction de la thyroide ou du foie, ..)

Encore, une fois, les options thérapeutiques étant limitées dans le cancer de la vessie, nous développons et participons à de nombreux protocoles de recherche afin d’évaluer de nouvelles molécules potentiellement actives dans ce type de cancer. Participer à ce type d’étude clinique où une molécule prometteuse peut vous être proposée augmente les options thérapeutiques disponibles.

Mécanismes d’action de l’immunothérapie
Mécanismes d’action de l’immunothérapie

 

Contact

 

Pour toute information complémentaire ou demande de rendez-vous, vous pouvez prendre contact avec une Coordinatrice de Soins en Oncologie  au + 32 2 764 35 44.

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